Se réveiller le matin et découvrir que le grille-pain est en panne et que le parfum du beurre salé sur du pain grillé devra attendre. Lève la main qui n’a pas été confronté à ce cauchemar.
Ce grille-pain était destiné à la déchetterie. Avec une sortie de la grille de son rail, la panne n’était que mécanique et je n’y ai vu aucun intérêt à la documenter.
Le grille-pain fonctionne désormais parfaitement et mon amie Andrée sera contente de le récupérer. Nous avons évité 818 grammes de déchets.
J’ai donc profité de cette occasion pour m’attarder sur la réparabilité de l’objet, sur le design produit et sur le fonctionnement de la partie électrique et électronique.
Il s’agit d’un produit bas de gammes qui mérite d’être approfondi. D’un point de vue de l’utilisateur il propose :
- Deux chambres de grillages,
- Timer 8 positions,
- Fonction réchauffage du pain déjà grillé par simple pression d’un bouton
- Fonction décongélation pour obtenir en une seule étape du pain grillé à partir du pain congelé
- Tiroir ramasse miettes
- Range cordon
L’étiquette sur le fond nous indique qu’il s’agit d’un grille-pain de marque DomoClip, un produit fabriqué en France par la société Delta basée dans la banlieue de Strasbourg. La référence du produit est la YT-6001K.
Avec 4 vis l’on démonte très facilement le capot.
Avec 4 autres vis l’on sépare facilement le bloc grille de sa base.
Deux clips permettent de séparer facilement la carte de commande de la base.
Trois fois facilement un après l’autre. C’est bien cela la raison qui m’a poussé à rédiger cet article. Le grille-pain est un des objets qui m’a toujours le plus surpris pour sa difficulté de démontage au regard de la simplicité de la tâche qui lui est demandé. Dans les électroménagers disponibles dans une maison c’est probablement celui qui bat tous les records d’obsolescence programmée dans un si petit volume et poids.
Ce modèle échappe à la règle, au mois pour ce qui concerne sa conception mécanique.
Passons maintenant à l’analyse de ses composants actifs.
Tout tient sur une seule carte.
Cette carte est extrêmement simple. Mes observations :
- Elle semblerait être une double face simple, aucun layer intermédiaire
- Elle ne dispose d’aucun composant monté en surface, ils sont tous en PTH
- La sérigraphie est qualitative
- Les valeurs sont visibles pour tous les composants analogiques
- Le seul composant à ne pas vouloir dévoiler son identité est le seul circuit intégré. Il porte une désignation (CL0135) pour laquelle je ne trouve aucune information
Sur le plan de la réparabilité, cela aurait été compliqué de faire mieux. Sur ce modèle l’on pourrait réparer au composant et sans aucun outil particulier.
Les commandes étaient tous groupés, il n’y a même pas une organisation sur un PCB secondaire (notamment avec le timer) comme l’on peut le voir dans certains modèles. Ce détail est probablement celui qui fait baisser légèrement son indice de réparabilité, celle-ci n’est qu’une considération personnelle.
Le seul point qui pourrait éventuellement être jugé négatif est le routage du PCB.
La disposition des composants ne permet pas une lecture aisée du fonctionnement. L’on retrouve des composants de puissances mélangés à des composants de la logique de contrôle. Dans certain cas cela pourrait induire à des ambiguïtés. Un exemple, les deux diodes D1 et D2 très proches pourraient être vues comme un pont de redressement alors qu’il y en n’a pas.
Quand l’on sait que le schéma d’usage est souvent le même, cela n’est plus un problème.
Pour un grille-pain je préfère d’avance un routage médiocre sur un PCB à double face PTH plutôt qu’un routage cohérent et un PCB multi layer et des composants SMD qui n’apportent rien dans le fait qu’ils soient petits vu que la taille du grille-pain ne va pas se réduire pour autant.
J’ai un autre grille-pain à réparer depuis plusieurs mois, celui de Jérémy. Ce dernier est plus sophistiqué, la panne est sur la carte et la réparation pourrait me prendre un certain temps. Il a également un avantage : les composants sont scindés sur deux PCB distincts. Un contient des éléments de puissance et l’autre contient exclusivement la logique de contrôle. Le deuxième étant alimenté par le premier il sera très aisé de le brancher directement à l’alimentateur d’atelier et utiliser l’oscilloscope pour l’étude du circuit intégré car on sera séparés de la terre. Eh oui, effectivement je ne dispose pas à ce jour d’une sonde différentielle. C’est un outil un peu trop cher pour mes activités de bricolage en loisir et j’ai d’autres priorités pour mon labo (un fer à air chaud et un microscope numérique notamment !)
Je ne vais m’attarder ultérieurement et je vous donne donc rdv directement dans le prochain article.
Bonne rentrée à toutes les réparatrices et à tous les réparateurs !