Installation d’une VMC Sauter Agalina XP

La semaine dernière j’ai remplacé la VMC de notre maison, j’ai apporté des modifications à son installation et il y a un mois nous avons voté pour le parlement européen. Mais quel est le rapport entre le système de ventilation qui permet d’améliorer l’air dans votre habitat et l’élections de nos élus à Strasbourg ?

Bonne lecture !

Pour ceux qui n’avaient pas lu l’article que j’avais publié en 2023 concernant la VMC de notre maison, il est toujours accessible à cette adresse.

La VMC décrite dans cet article a rendu l’âme. Les roulements du moteur se sont tellement déformés que l’arbre du rotor produit un bruit vraiment désagréable lorsqu’il tourne à sa vitesse de régime. J’aurais pu changer le moteur pour un prix de 70€. J’ai finalement décidé de changer tout le bloc VMC.

C’est parti pour une promenade dans mon magasin de bricolage préféré, le Leroy Merlin basé à Atout Sud juste tout près de chez moi.

Après une analyse rapide des références en stock, je m’adresse à un conseiller du rayon « Chauffage et ventilation ». Ce jour-là j’ai la chance car Stéphane, un conseiller avec qui j’avais déjà pu échanger dans le passé, est là et disponible à m’écouter. Après une présentation de mes besoins, il m’oriente vers le produit Agalina XP de la marque Sauter. Le lien vers la fiche Leroy Merlin
https://www.leroymerlin.fr/produits/chauffage-et-ventilation/vmc-et-extracteur-air/vmc-simple-flux/vmc-simple-flux-autoreglable/kit-vmc-simple-flux-auto-a-detection-humidite-sauter-agalina-extra-plat-80127930.html

Le système double flux n’était pas d’actualité car je n’ai pas prévu de réaliser des travaux qui pourraient me permettre le passage des gaines supplémentaires. Par ailleurs je n’ai pas non plus l’idée de partir sur un système hygroréglable avec une modification aux bouches d’extraction.

Il me fait connaitre un produit à simple flux considéré autoréglable mais qu’il inscrit dans son fonctionnement une notion hygroréglable directement dans le bloc moteur sans apporter aucune modification aux bouches d’extraction.

Pour un prix de 149€ je dispose d’un nouveau bloc qui semble bien répondre à mes attentes. Merci Stéphane pour tes conseils, peut-être que tu liras un jour cet article 😊.

La fiche descriptive dans le site web du fabricant Sauter :
https://www.confort-sauter.com/ventilation/agalina-extra-plat-kit-vmc-simple-flux-autoreglable/vmc-simple-flux-autoreglable-agalina-extra-plat-kit

Dans la photo suivante l’on retrouve tous les éléments présents dans le conditionnement vendu :

L’installation est simple, si ma séance était longue c’est que j’en ai profité pour corriger des erreurs présentes dans l’installation précédente.

J’ai apprécié le système Twist & Go qui permet de connecter les gaines au bloc moteur. Grace aux manchons fixe sur la gaine et son système d’attache rapide, la gaine n’est plus sollicitée lorsque l’on intervient pour le nettoyage.

 

La photo met en évidence du ruban kraft à certains endroits des gaines en PVC souples. Des très légères déchirures de la gaine étaient présentes. Effectivement ces gaines ont 32 ans et jusqu’à la semaine dernière ont dû être mal traitées. Elles étaient posées horizontalement sus le plafond et couvertes par la couche de laine de verre et de ouate de cellulose. Ainsi à chaque fois qu’une personne accédait a dû les écraser sans pouvoir les éviter ! Vous voyez le chantier, il a fallu que je déplace les couches et faire sortir aussitôt verticalement les gaines.

Par ailleurs les gaines étaient au nombre plus important que les entrées prévues, elles avaient été raccordées avec des Y. Le raccordement existant n’étaient plus possible au regard de ce que Agalina attendait. Il faillait raccorder les salles de bain ensemble. Vous verrez plus tard pourquoi !

Le DTU (à l’occurrence le 68-3), n’est pas aujourd’hui respecté :

  • Les dernières mètres des gaines dans les combles ne sont pas isolées.
  • Le conduit de rejet fait moins de 2 mètres mais il n’est pas correctement raccordé à l’extérieur. Il reste malgré tout dans une orientation très proche du vent dominant ouest/sud-ouest et sud.

Lors de la prochaine intervention j’en profiterai pour effectuer cette mise en conformité.

Toujours sur la même photo l’on peut remarquer une grenade anti-feu Block’Fire. Je l’ai installée par la même occasion. Il s’agit d’un extincteur à protection passive qui s’active automatiquement en l’absence de toute intervention humaine. Il s’agit d’un produit français et il gagne le concours Lépine 2021 ! Lien vers le site web ici https://www.blockfire.fr/

Une fois l’installation terminée, voici le matériel non utilisé :

D’un point de vue environnemental, je trouve que l’on devrait pouvoir faire mieux :

  • Les manchons ne servent qu’en cas de première installation et ces modèles sont utilisables que sur des cloisons en placo.
  • Les bouches ne servent qu’en première installation ou si l’on souhaite les échanger il faut que la section soit la même du manchon déjà présent. Et les sections des bouches d’aujourd’hui, 125/80, ne sont pas celles des manchons utilisés dans les années 90.

Je trouve qu’un effort serait de permettre l’achat le bloc VMC Sauter Agalina XP et ses raccords Twist & Go. Toutes les autres pièces devraient être toujours disponibles à l’achat singulièrement.

Mon retour d’expérience concernant l’installation se termine ici.

Je continue la rédaction de cet article dans l’objectif d’approfondir et de réviser certaines notions.

Dans le conditionnement il était présent une étiquette ErP et de la description du produit.

Les informations fournies doivent respecter la règlementation en vigueur. En France, comme dans tous les pays adhérents à l’UE, ladite règlementation est la 1253 et 1254 de 2014.

Ces deux règlements sont disponibles aux adresses suivantes :
https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2014/1253/oj
https://eur-lex.europa.eu/eli/reg_del/2014/1254/oj

A l’aide de ces deux règlements nous allons donc commenter chacune des informations présentées dans la fiche :

  • La marque commerciale est Sauter
  • Le modèle est Agalina XP, pour eXtra Plate
  • Le coefficient SEC (Consommation Energétique Spécifique) exprime la consommation d’énergie pour la ventilation par mètre carré sur une année. L’unité de mesure est donc kWh/(m2 an) et le coefficient est fourni pour trois climats types différents
  • La classe énergétique, C pour ce modèle, directement issue de la valeur du SEC
  • La typologie du produit, ici UVR pour Unité de Ventilation Résidentiel. A simple flux
  • La motorisation est une multi-vitesses, à l’occurrence 2 ou 3 cela dépend de comment l’on voit les choses. Effectivement cette Agalina XP dispose de la possibilité d’être pilotée par un interrupteur classique pour un passage de Petite Vitesse à Grande Vitesse. Et cela fait deux. En plus, il y a la possibilité de pouvoir choisir entre deux Grandes Vitesses. Effectivement l’on peut rentrer dans un mode programmation et choisir le tr/min pour la Grande Vitesse et l’adapter à taille de notre logement
  • Le débit maximal à 100Pa, 330 m3/h pour notre Agalina. Pour la même installation, est-ce que le débit maximal est donc plus important à la mer ou en montagne ?
  • Lorsqu’elle travaille à son débit maximal, elle absorbe 94 W
  • Le niveau de puissance acoustique, Lwa, 50 dB(A). Je m’attendais ici de trouver davantage d’information concernant les modalités de mesure de cette valeur
  • Le débit de référence de 50 m3/s calculé selon la règle expliquée dans le règlement
  • Le coefficient de régulation, valeur utilisée dans le calcul du SEC, tient compte de la typologie de régulation. Le 0.65 est la valeur utilisée dans le cas de régulation modulée par pièce
  • Le taux de fuite, que la valeur externe pour une simple flux, est de 5. J’ai trouvé intéressant la méthode de mesure décrite dans le règlement
  • La consommation d’électricité annuelle spécifique fournie pour trois climats type de référence. La valeur est de 120 kWhélec/an pour les trois climats. Je ne trouve aucune information dans les règlements.
  • L’économie annuelle de chauffage spécifique exprimée en kWhep/an, toujours pour les trois climats de référence. Je ne trouve aucune information dans les règlements. On y retournera tout à l’heure.

Le bloc moteur comporte une étiquette :

Une information P. pondérée, j’imagine « Puissance pondérée » est indiquée et la valeur est de 28.1 W-Th-C.

Je suis gêné. Compte tenu de la nature de cette information pourquoi elle n’est pas dans l’étiquette Erp et pourquoi il n’y a aucune référence dans les deux règlements cités ? Cela a l’air d’être un concept utilisé qu’en France.

Quid de cette unité de mesure.
Elle n’est pas dans le SI, ni dans celui de base ni de celui dérivé. Je cherche dans le UCUM, merci Nicolas Canu, et je ne le trouve pas non plus.

En effectuant quelques recherches je trouve la définition suivante :

C’est la puissance moyenne pondérée calculée en mesurant la consommation du ventilateur pendant 22h en petite vitesse et 2h en grande vitesse pour un système autoréglable ou double flux, cette mesure de consommation journalière est alors ramenée à une consommation horaire.

Donc si j’effectue le calcul (car à la maison on me le demandera!) :

  • 1 Watt heures (Wh)
  • 28,1 x 24 = 674,4 Wh/journée
  • 674,4 x 365 = 246 156 Wh/an
  • 246,156 kWh/an
  • 246,156 kWh/an x 0,2276 €/kWh = 56 €/an

Avec le contrat dont nous disposons avec le fournisseur, le prix de l’énergie est de 0,2276 €/kWh ce qui nous conduit à un coût annuel de 56€ par an.

Je continue l’article avec des éléments plus proches à mon cœur de métier.
Juste avant d’installer la VMC dans les combles j’ai voulu m’intéresser à sa conception.

En effectuant des recherches, j’ai pu trouver un éclaté :

Le bloc moteur est un ensemble issu d’un procédé par thermoformage.

Deux seules parties semblent amovibles, les 4 silent bloc qui servent en cas de fixation sur une paroi horizontale et un cache.

Tout est vraiment bien fait pour que le cache puisse être retiré.

Pourquoi la suite de cet article si je n’ai pas rencontré aucun problème et je ne dois pas réparer cette carte ?

Parce que si un jour devait m’arriver qu’un composant crame je pourrais éventuellement disposer de certaines informations qui auraient été compliqués, s’il s’abime à tel point qu’il ne sera plus identifiable !

D’autre par pour pratiquer un peu de reverse engineering sur une carte toute neuve fabriquée par une société où il y a deux ans j’aurais souhaité travailler 😊.

L’adhésif collé sur le PCB indique :
Carte elec Xtraplat Auto U0596774/K
V01.01.00
22981CF

Il semblerait être un PCB à deux couches.

Si je le retourne je découvre ce que l’on voit sur la photo suivante où j’ai mis en évidence des composants que j’ai pu identifier :

Le même et seul connecteur sert en entrée pour le courant d’alimentation que pour la sortie vert le moteur.

Le moteur, que je n’ai pas pris le temps d’identifier car il aurait fallu démonter, fonctionne lui aussi sur un courant 50/60 Hz. D’où la possible utilisation du même connecteur pour l’entrée et la sortie.

Comme nous avions vu au début de l’article, il s’agit d’une VMC autoréglable par un système simple de calcul d’hygrométrie directement au bloc. Deux Grandes Vitesses sont par ailleurs disponibles, et l’on peut choisir laquelle utiliser par programmation.

Cette électronique sert donc à gérer ces deux caractéristiques.

  • En bleu le filtre EMI HF118FK 8A 250VAC.
    L’on passe directement sur un bloc de redressement constitué par un condensateur et un ponde de Graetz (M EP4), en rouge.
  • Je n’ai pas trouvé de diode de Zener pour faire la chuter la tension. Probablement il n’y en a pas. Il y a un résisteur 100 Ohms 10% pas loin. Est-ce que l’on diminue par un partiteur avant d’aller vers le régulateur de tension ST LM317, en jaune ? C’est lui qui doit probablement fournir l’alimentation stabilisée pour l’électronique.
  • Au milieu, en rouge, un microcontrôleur R5F 1008CA 3498904 dont je ne saurai pas plus. Toujours en rouge à peine plus bas, les bornes pour la connexion I2C au microcontrôleur.
  • En marron, en haut sur la droite, les deux relais pour piloter le moteur. Car il s’agit probablement d’un moteur à double enroulement, un pour chaque vitesse (4 fils vers le moteur).
  • Une grosse diode sur la droite 1SMB
  • Un composant en haut sur la gauche ON RTM P1F.

Deux condensateurs sont présents à l’extérieur de la carte.

Celui classique d’un bloc à deux vitesses pour moteur monophasé :

Un autre dont je n’ai pas identifié son rôle. Est-ce que le moteur aurait besoin d’un condensateur de démarrage ?

Pour terminer l’on revient sur la carte.

En bleu sur la gauche l’on retrouve deux capteurs d’humidité.

Un se retrouve positionné à l’arrivée d’une des bouches d’extraction et l’autre se trouve à la sortie du bloc VMC. Il est prévu que sur cette arrivée soient les gaines arrivent des pièces humides à être reliées.

C’est probablement par un calcul de l’écart entre ces deux humidités que le microcontrôleur décide d’activer et d’étendre la grande vitesse. Lorsque l’humidité à cette arrivée est proche de celle à la sortie, alors la VMC peut revenir en fonctionnement de « Petite Vitesse ». Je n’ai pas réussi l’identification des capteurs d’humidité. La surface est protégée d’une fine membrane, ce sont probablement des capacitifs. A côté d’un des deux se trouve un composant rectangulaire. Cela pourrait être un senseur de température, une LED pour chauffer l’air dans les environs du capteur, ou bien d’autres choses. Je n’arrive même pas à identifier par quel procédé l’on mesurerait l’humidité.

Je termine ici l’analyse de cette carte en n’ayant pas réussi à identifier un certain nombre de composants. Je suis content d’avoir trouvé sur la carte des points de tests qui pourraient être utiles si dans le futur je devais trouver le schéma de la carte.

Les premiers éléments qui pourraient cramer sur cette carte, ils pourraient être les deux relais qui sont donc simple à changer.

Le coût de la carte entière est aujourd’hui de 70€.

Le bloc moteur est malgré tout organisé pour qu’en absence de la carte électronique et quelque ajustement au câblage, il puisse être utilisé en mode réglable petite et grande vitesse sans ajustement automatique par mesure de l’hygrométrie.

Le moteur quant à lui je n’ai rien trouvé. S’il devait un jour mourir, il s’agit tout de même d’une pièce assez simple à trouver. A condition que sur sa cage d’écureuil l’on puisse retrouver sa référence.

La réparabilité du produit dans sa globalité reste donc assez basse. On peut difficilement effectuer une réparation au composant de la carte. Le reste devrait être incassable tellement c’est bien conçu.

Nous avons pu apprécier le travail du législateur européen sur cette matière. D’une part il décide toute une partie des informations qu’elles doivent être communiquée et d’autre cela nous permet de disposer d’un référentiel commun entre nos différents pays. Un législateur local/national pourrait donc s’appuyer sur ces deux règlements pour imposer/préconiser des valeurs à respecter sur sa juridiction.

Au-delà de ce que le législateur prévoit pour nous, ne l’attendons pas pour améliorer l’air de l’habitat que nous occupons.

N’hésitez pas à commenter l’article pour le critiquer dans le but de l’améliorer.

J’espère que cet article vous a plu et qu’il pourra vous être utile si toutefois vous étiez confrontés à une opération de simple entretien ou de réparation.

2 comments Add yours
  1. Bonjour Davide.
    Il y a une petite correction à faire dans le calcul du coût annuel de la VMC.
    A la place de 21.1 il faut mettre 28.1
    ce qui donne bien 674,4 Wh/jour
    et 246 kW/an au lieu de 2461.
    246×0.2276 donne bien 56 € sinon cela fait 560 € (grosse facture pour une WMC !)

    1. Bonjour Patrice,
      Tu as bien raison.
      Je viens de corriger et j’en ai également profité pour corriger les séparateurs décimaux, toujours des virgules en France et jamais des points.
      Je te remercie pour cette contribution.
      Davide

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